Bocar Sow:
Monsieur le Ministre, si vous voulez que les étudiants déboursent 150.000 F pour l’inscription dans une école doctorale, Veillez à ce que
cette dernière puisse fonctionner de manière acceptable.
M. Mary Teuw Niane:
Ce que je peux lui dire, c’est que les contributions des étudiants vont
être encadrées. Je peux donner l’exemple de Saint-Louis, où à l’époque
et en accord avec les étudiants, nous avons créé la contribution de
l’étudiant à sa formation et cette contribution était encadrée par les
textes. Les ressources étaient réparties. Donc il a tout à fait raison
de dire que les contributions de l’étudiant doivent être encadrées, la
gestion doit être transparente, qu’il y ait reddition des comptes et que
les étudiants participent à la gestion de l’argent qu’ils mettent sur
la table. Ça, je suis tout à fait d’accord avec lui. Il faut que ce que
les étudiants vont apporter retourne à la formation et à le mettre dans
les meilleures conditions de travail.
M. Mary Teuw Niane:
Il y aura sans doute une étude de faisabilité au niveau des œuvres
sociales, du coût des chambres, etc. Les gens qui payaient en 1963, 3000
F la chambre, ce n’est pas raisonnable de payer le même montant en
2013. C’est la même chose, payer 6000 F les droits d’inscription, 4300 F
et quelques en 1963, ce n’est pas de payer la même chose actuellement.
Ce n’est pas raisonnable ! Et il faut dire aux gens ce qui est
raisonnable.
Nous notre objectif, c’est que nos
universités publiques forment des étudiants de même qualité ou de
meilleures qualités que des étudiants qui vont se former à l’étranger.
Comme c’est dit dans la concertation, le label « Étudier au Sénégal »
est pour nous un label qu’il faut développer. On ne peut le développer
dans la médiocrité.
Est-ce qu’il faut continuer que les étudiants s’entassent comme ils s’entassent dans les amphithéâtres ?
Non ! Il faut changer cela. Et pour changer cela, il faut que chacun apporte une part de sa contribution.
Je
mettrai une commission ad hoc dans les jours à venir. Et quand le
Centre des œuvres universitaires (COUD) et le Centre régional des œuvres
universitaire de Saint-Louis (CROUSS), l’audit aura été faite, parce
que il faut un audit pour voir comment ça marche. Et après il y aura une
commission ad hoc dont les étudiants seront membres pour fixer des prix
raisonnables, mais les prix pratiqués aujourd’hui ne sont pas
raisonnables.
Norbet Sagna- FASEG:
Jusqu’à ce moment, il y a des bacheliers non orientés. Est-ce que vous pouvez rassurer à tous ces
nouveaux bacheliers qu’ils seront orientés ?
A partir d’aujourd’hui il n’y aura
plus. Pour tous ceux qui en ont demandé. Le gouvernement soucieux de
donner une formation supérieur aux étudiants leur a offert la
possibilité de les orienter dans les établissements qui ont des filières
accréditées par le CAMES. Tous ceux qui l’ont demandé par notre ont été
orientés. Ceux qui ne sont pas orientés c’est parce qu’ils ne l’ont pas
voulu. Il n’y a aucun parmi les 6638 étudiants qui se sont
volontairement inscrits qui n’est pas orienté.
Monsieur le Ministre, comment un professeur d’université peut rester jusqu'au 6 du mois sans percevoir son salaire?
M. Mary Teuw Niane: Oui
c’est vrai. Pour ce mois ci il y a eu un retard dans le payement des
salaires. Vous avez d’ailleurs vu une des recommandations de la CNAES
qui est l’équilibrage des budgets des universités . Depuis maintenant
presque vingt ans les budgets ne sont pas équilibrés. Ce qui fait que ce
sont des budgets sur sept à huit mois, parfois dix mois de salaires. Et
évidemment le budget étant donné aux universités par quart, quand le
trimestre se termine cela veut dire que le troisième mois n’est pas
couvert. Et vue l’organisation du ministère de l’économie et des
fiances, il faut attendre que le quatrième mois débute pour pouvoir
libérer la deuxième tranche et donc, c’est cette situation que nous
avons vécu. Mais ce que je peux dire c’est que le ministère de
l’enseignement supérieur et des recherches, la primature et la
présidence de la République ont une forte volonté pour que l’équilibrage
puisse se faire. C’était une des recommandations du comité inter
ministériel sur le financement des universités. J’espère que cela va se
faire et ceci nous évitera des problèmes de ce type qui sont
déplorables.
Aujourd’hui qu’avez-vous apporté de nouveau dans l’enseignement supérieur, depuis que vous êtes à la tête de ce ministère ?
M. Mary Teuw Niane: Je
suis au ministère pour appliquer une vision politique, parce que c’est
le Président de la République qui a été élu par les Sénégalais donc
c’est lui qui définit la vision politique. Et c’est dans le cadre de
cette vision politique et de l’équipe gouvernemental d’Abdou Mbaye que
je suis en train de travailler. La première des choses c’est de mieux
faire connaître aux Sénégalais l’enseignement supérieur, la recherche et
l’innovation, et surtout qu’ils comprennent bien que si on veut le
développement si on veut le l’émergence économique, le levier pour faire
cela c’est l’enseignement supérieur, c’est la recherche et c’est
l’innovation. Ceci est un aspect très important
L’autre
aspect est tourné vers les institutions d’enseignement supérieur. Nous
avons besoin d’étudiants formés pour des compétences, pour des métiers
pour servir l’économie. Je pense de plus les universités sont en train
de se réorientées .C’est aussi de dire que nous n’avons pas assez
d’étudiants, nous n’avons pas assez d’institutions d’enseignements
supérieurs, il faut en créer de nouvelles. Et ces dernières doivent être
porteuses de cette vision d’adéquations avec les besoins du monde
économique et du terroir. C’est dans ce sens que Président a signé le
décret créant l’université du Sine Saloum de Kaolack tournée vers
l’agriculture et couvrant quatre régions : Kaolack, Fatick , Diourbel et
Kaffrine. C’est dans ce sens aussi que la deuxième université de Dakar a
été créée. C’est dans ce sens que l’institut supérieur d’enseignement
professionnel de Thiès a démarré et que nous sommes en train de
travailler pour la mise en place du réseau d’institutions de ce genre,
avec un institut par région. Nous n’avons pas assez d’étudiants, nous
allons en avoir beaucoup dans les années à venir. Et pour anticiper
cela, nous sommes en train de finaliser la création de l’université
virtuelle sénégalaise avec des espaces numériques ouverts. Et cette
année comme les autres années nous avions eu beaucoup de soubresauts
autour de l’orientation des nouveaux bacheliers. Grâce à l’accord du
Président de la République, nous avons mis en œuvre le projet de les
orienter dans les établissements d’enseignement supérieur privés mais
dans des filières accréditées par le CAMES. Nous l’avons fait avec aussi
une innovation, c'est-à-dire que ces étudiants se sont inscrits en
ligne, il n’ont pas besoin eu besoin d’amener des papiers ni rien du
tout. Aujourd’hui les orientations sont sorties sur le net, pour dire à
chacun des 6638 étudiants qui se sont inscrits dans quelle institution
d’enseignement supérieur privé ils vont aller et dans quelle région.
C’est pour dire que nous avons travaillé, pour que la carte
universitaire s’élargisse en formations professionnelles mais que les
institutions se rapprochent des étudiants en essayant de couvrir le
territoire national. De la même façon aussi, nous avons amplifié le
transfert de la technologie vers les populations en implantant de
nouveaux centres de recherches et d’essais dont à Louga que nous allons
inaugurer dans quelques jours, mais ça sera à Saint-Louis, à Kolda, à
Touba, à Bambay et à Matam.
Là où nous sommes en
train de finaliser le projet de la Direction Générale de la recherche.
Il nous faut construire cette recherche. Nous avons eu l’autorisation du
Premier Ministre d’implanter l’administration de l’enseignement
supérieur au niveau de Diamniadio.
Vous le
savez, c’est tout le système qui va mal . Ne pensez-vous pas qu’il
fallait commencer par la base, je veux dire au niveau primaire, moyen ou
secondaire. Est-ce que l’État n’a pas fait ce qu’on appelle « mettre la
charrue avant les bœufs »?
M. Mary Teuw Niane: Il y a certain qui
disent il faudrait réformer le système dans son ensemble. On ne peut
pas attendre, on n’a pas le temps d’attendre.
Bientôt,
sans doute, l’éducation nationale va tenir des concertations et nous
allons ensuite faire le lien. L’enseignement technique et la formation
professionnelle va faire aussi de même.
Il faut
bien le savoir, chaque heure, chaque minute que nous attendons, nous
sommes en train de sacrifier des milliers d’étudiants, parce que c’est
un retard. Et aujourd’hui le retard ne se calcule pas au niveau
national. Les étudiants sont tous branchés : sur Twitter, Facebook, sur
plein de réseaux sociaux, etc. Ces réseaux sont internationaux. Le
retard est international. Quand on forme un étudiant aujourd’hui, c’est
vrai on le forme à partir des ambitions du Sénégal, mais quand cet
étudiant est bien formé, il s’emploie sur l’étendu de la planète. Et là,
on a des formations d’excellence que ce soit Saint-Louis, l’École
Supérieure Polytechnique ou certaines écoles privées, nos étudiants sont
employés partout en Afrique et dans le monde.
Il
faut qu’ils mesurent qu’on n’a pas le temps et qu’on n’a plus le temps.
Si nous ne voulons pas sacrifié nos jeunes. ET c’est ça que le Président
de la république a compris en mettant en bonne place dans son programme
la tenue de ces assises pour réformer le plus rapidement possible notre
système. L’assurance que je veux dire aujourd’hui c’est que nous allons
appliquer les réformes.
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