A quand la fin des abris provisoires dans les écoles au Sénégal ?

Les abris provisoires n’existaient que dans les écoles primaires. Aujourd’hui, nous les retrouvons dans les collèges et les dans lycées. Pareillement à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Puisque nous avons des cours qui sont dispensés dans certaines écoles primaires environnantes.
Un abri

"Nous voulons étudier dans des salles de classes...., pas dans des abris"

Modou Kébé, élève en classe de CP
Abdoulaye SALL, élève en classe de CP
"Aujourd’hui nous n’allons pas faire cours parce que notre hutte est tombée hier. Nous sommes fatigués. Le vent et la poussière nous empêchent de bien suivre la leçon du maître. Et ce n’est pas prudent d’être sous une hutte, car elle peut tomber sur nous. Nous voulons étudier dans des salles de classes construites avec du ciment."
Voici le cri de cœur de Mor Kébé, élève en classe de CP à l’école Ngomène 2. Ngomène 2 est un village qui est situé à quelques km de Pout. Dans ce village il y a une école primaire ouverte depuis sept ans. Elle compte 6 classes physiques mais 2 salles de classes seulement. Les autres sont des abris.

"Un impact sur les explications du maître et éventuellement sur les résultats des élèves."

M. Ndiaye, enseignant à l'école Ngomène 2

"Cela fait quatre années que j’enseigne et cela fait quatre années que je dispense mes cours dans des abris provisoires. Je n’ai jamais été dans une salle de classe. Je sais qu’il y a une très grande différence entre les enseignements que l’on dispense dans une salle de classe et ceux que l’on dispense dans de telles conditions que vous m'avez trouvé. Du côté des enfants comme du côté de l’enseignant qui dispense les cours. Car il y aura un impact sur les explications du maître et éventuellement sur les résultats des élèves. Comme tu le vois, en étant ici à l’intérieur, tu aperçois tout ce qui se passe aux alentours. Donc les enfants ne suivent pas tout le temps. A chaque fois qu’il y a un bruit à côté ils essaient de jeter un coup d’œil. Le matin c’est la fraîcheur qui nous fatigue et les après-midi c’est le soleil et surtout si c’est en période de chaleur."
 Et dans ce village de Ngomène la situation est pire, car les parents d'élèves ne font aucun effort envers l'école. Ils sont presque tous des cultivateurs mais à l'ouverture des classes, ils ne désherbent jamais la cour de l'école encore moins construire des abris pour les enfants. Une attitude que déplore M. Ndiaye.
" Comme ces genres de situations sont fréquentes dans le pays, dans certains villages ce sont les habitants qui construisent des abris et même des toilettes pour leurs enfants. Mais ici, comme tu le vois, les parents n’ont même pas le temps de s’acquérir des conditions dans lesquelles les enfants travaillent. Bien vrai que c’est sur la responsabilité de l’Etat de construire des salles de classe."
Un abri

C’est exactement dans de telles conditions que la plupart des enseignants qui sont dans les campagnes leurs cours. Le ministre de l’éducation actuel Ibrahima Sall devrait faire de la construction de salles une de ses priorités. Nos autorités doivent tenir en compte que les bonnes conditions de travail impacteront  sur les résultats des apprenants, même si le fameux Kalidou Diallo, ex ministre de l’éducation avait estimé, lors du dernier vote du budget de ce ministère, que "l’existence d’abris provisoires dans certaines localités est un mal nécessaire" . Nous lui répondrons ceci: il ne faut pas seulement chercher à élever le taux de scolarisation du pays mais aussi, il faut miser sur  la qualité dans les enseignements / apprentissages.

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